Légende et réalité se mêlent quant à l’origine de Ghadamès, un petit trésor architectural en plein Sahara libyen aux frontières de la Tunisie et de l’Algérie. Animé autrefois par les senteurs des marchés et le bruit des caravanes, ce berceau d’une civilisation « berbèro-arabe » est inscrit au Patrimoine mondial » depuis l’année 1986. Un ruban d’asphalte long de 650 km sépare Tripoli de la vielle ville de Ghadamès qui, sans la reconnaissance de l’UNESCO, ne serait plus qu’un souvenir.
Ce fut l’une des premières villes fortifiées du Sahara. Les remparts protégeant Ghadamès du vent et des pillards, entourent encore une partie de la cité. On entre dans la ville par l’une des portes en bois de palmier qui devaient être verrouillées à la tombée du jour.
Les habitants du ksar, dont l’activité principale, était le commerce, possédaient à l’extérieur des fortifications, des jardins où ils y cultivaient quelques légumes à l’ombre des palmiers. Ces petits champs protégés de murets servaient aussi d’enclos pour les moutons. Un impressionnant réseau de canaux d’irrigation parcourait les allées bordant ces jardins.
Sept quartiers divisent la ville et l’on passe de l’un à l’autre en franchissant une porte en bois surmontée de motifs géométriques qui ornent les murs blancs. Un remarquable dédale d’allées étroites assure la jonction entre les quatre rues principales, chacune débouchant sur un enclos à l’air libre, lieu privilégié des rassemblements publics et des marchés.
Les maisons en toub, accolées les unes aux autres, sont toutes construites sur deux étages, selon un modèle identique. La circulation d’air y est permanente grâce aux lucarnes percées au niveau du toit.
L’étage supérieur était le domaine réservé aux femmes, non autorisées à se montrer dans les rues au cours de la journée. Alors, elles avaient fait des toits de la ville, leur propre univers en organisant leur vie commune dans ce monde situé deux étages au dessus de celui des hommes. Des rues à ciel ouvert, permettaient de passer d’une maison à l’autre. Elles tenaient leur marché quotidien, troquaient bijoux et vêtements sur ces terrasses et partageaient leurs tâches domestiques dans la cuisine équipée d’un ou plusieurs fours à pain avec pour seul toit, le ciel du Sahara.